La nutrition gériatrique

lundi 04 décembre 2017 | Actualités

Vers une meilleure prise en charge nutritionnelle des aînés



Nancy Presse a travaillé comme diététiste clinicienne sur une unité hospitalière de gériatrie active. Les patients qu’elle voyait souffraient de sérieux problèmes nutritionnels qui n’étaient pris en charge que tardivement. « Nous manquons de données à l’égard des problèmes nutritionnels des aînés. De ce fait, on leur accorde peu d’attention dans la pratique clinique », dit la nouvelle chercheure du CDRV, devenue professeure adjointe au département des sciences de la santé communautaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

L’importance des soins nutritionnels

Spécialisée en nutrition gériatrique, Nancy Presse s’intéresse notamment aux patients âgés vulnérables. Par exemple, elle mène actuellement un projet de recherche visant à contrer la malnutrition chez les résidents des centres d’hébergement.
« Les complications nutritionnelles chez les aînés peuvent être dues à un apport alimentaire insuffisant mais aussi aux effets secondaires des médicaments », dit la chercheure membre de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec. Bien qu’on sache qu’ils existent, les effets indésirables des médicaments sur l’état nutritionnel des personnes âgées sont très peu étudiés à travers le monde.
Elle prend l’exemple d’une classe de médicaments fréquemment prescrits pour contrôler l’acidité gastrique, les inhibiteurs de la pompe à protons, et dont l’un des effets secondaires soupçonnés est de diminuer la capacité du corps à absorber la vitamine B12. « La déficience en vitamine B12 a des conséquences sérieuses si elle n’est pas prise en charge à temps, comme des troubles neurologiques par exemple, dit la chercheure qui a mis la déficience en vitamine B12 au cœur de plusieurs de ses projets de recherche. On estime que cette déficience touche 5 à 15% des personnes âgées.

Agir en amont

« Les problèmes nutritionnels chez les personnes âgées sont sous-évaluées, souligne la chercheure. Pourtant, ils peuvent avoir des conséquences importantes, tant sur la santé des patients que sur les coûts de soins de santé. Le but général de mes travaux de recherche est de mieux outiller les professionnels de la santé afin qu’ils sachent reconnaître les aînés à risque. Si nous apprenons à mieux les reconnaître et à mieux les prendre en charge, nous pourrons faire une différence sur leur état de santé et leur trajectoire de soins. »


<< Retour à la liste des nouvelles
Partager