Améliorer la qualité de vie des femmes

La santé des femmes devrait être aussi importante que celle des hommes, considérant qu’elles utilisent plus les services de santé tout au long de leur vie, notamment pour la contraception et la maternité. Cela n’empêche pas que la recherche médicale sur la santé des femmes tire de l’arrière comparativement à celle sur les hommes.

Toutefois, au CIUSSS de l’Estrie - CHUS, une équipe multidisciplinaire de chercheurs travaille à améliorer la qualité de vie des femmes, que ce soit en cherchant le meilleur traitement afin de contrer les douleurs vaginales ou encore favoriser l’activité physique chez les femmes aînées.

Découvrez comment les chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CRCHUS) et du Centre de recherche sur le vieillissement (CdRV) se penchent sur ces différents enjeux touchant la santé des femmes.

Mieux traiter les douleurs sexuelles

Près d’une femme sur cinq est affectée par des douleurs vulvo-vaginales se manifestant lors des relations sexuelles. Bien qu’aussi fréquente que l’arthrose ou les maux de dos, cette problématique de santé demeure taboue. Pourtant, il n’est pas normal de ressentir des douleurs dans les relations sexuelles (ni pendant, ni après).

Qu’est-ce qui explique ces douleurs? 

La douleur lors des relations sexuelles, aussi appelée dyspareunie, peut être due à des problématiques variées telles que des conditions dermatologiques, des infections, des troubles musculaires, des troubles hormonaux, des réactions allergiques, ou des problèmes gynécologiques. 

Les douleurs peuvent également survenir dans des situations non liées aux relations sexuelles, comme lors de l’insertion d’un tampon, du port d’un vêtement plus serré ou de la prise d’une position assise. 

La cause la plus fréquente de douleur est la vestibulodynie provoquée, qui est :

  • Une douleur vive (ex. : une sensation d’aiguille, de déchirure, de brûlure, etc.) localisée à l’entrée du vagin;
  • Présente depuis au moins 3 mois;
  • Provoquée par l’application d’une pression sur la zone ou tentatives de pénétration.

Celle-ci peut entraîner une détresse psychologique élevée comme la dépression, l’anxiété et le blâme de soi, affectant sévèrement la qualité de vie et le bien-être des femmes. D’autres conséquences majeures incluent des dysfonctions sexuelles chez la femme et chez son partenaire (ex. : dysfonctions érectiles) engendrant des difficultés conjugales.

Mélanie Morin, professeure-chercheuse au CRCHUS et son équipe, ont développé de nouveaux traitements pour venir en aide aux femmes atteintes de vestibulodynie provoquée.

Une technologie d’échographie de pointe

L’évaluation des muscles et autres tissus pelviens pose un défi technologique de taille. L’équipe du CRCHUS en collaboration avec des chercheurs du Centre de recherche du CHUM est parvenue à développer une technologie échographique de pointe : l‘élastographie ultrasonore. Cette technologie permet d’évaluer la raideur dans des zones spécifiques des muscles et des tissus pelviens et de mieux comprendre les différents muscles et tissus responsables de la vestibulodynie. De plus, des traitements personnalisés ciblant avec précision les zones atteintes pourront voir le jour.

Des traitements de physiothérapie démontrés efficaces 

En collaboration avec une équipe multidisciplinaire provinciale, Mélanie Morin a dirigé le premier vaste essai clinique visant à évaluer l’efficacité de la physiothérapie en rééducation périnéale et pelvienne auprès de 212 femmes atteintes de vestibulodynie provoquée.

Les traitements de dix séances hebdomadaires comprenaient notamment de l’éducation basée sur la neuroscience de la douleur, des exercices visant le contrôle des muscles du plancher pelvien et des techniques manuelles permettant d’assouplir et mobiliser les muscles et les tissus pelviens.

Des effets positifs 

Cette étude a permis de confirmer l’efficacité de la physiothérapie en démontrant plusieurs bénéfices : 

  • Réduction importante de la douleur;
  • Amélioration de la fonction sexuelle;
  • Réduction de l’anxiété, de la détresse sexuelle et de la peur de la douleur;
  • Grande satisfaction face aux traitements;
  • Maintien de tous les effets aux suivis 6 mois plus tard.

La physiothérapie se révèle donc un traitement de choix pour améliorer la santé pelvienne des femmes. De récents travaux complétés par Mélanie Morin et son équipe ont eu pour effet de modifier la prise en charge de la vestibulodynie en recommandant la physiothérapie comme premier traitement. Ceux-ci travaillent désormais à améliorer l'accès à ces soins et services. 

Vers la recherche de nouveaux traitements

L’équipe de Mélanie Morin travaille à développer de nouveaux traitements pour les femmes qui ne répondent pas totalement aux autres traitements disponibles.

Le laser

Un laser de haute intensité s’avère être une solution prometteuse pour le traitement de la vestibulodynie provoquée. Grâce au doux réchauffement de l’entrée vaginale, ce laser agit via des propriétés antidouleurs et anti-inflammatoires en plus de favoriser la guérison des tissus. Ce laser a été étudié auprès 40 femmes atteintes de vestibulodynie provoquée et ces résultats pour réduire la douleur et améliorer la fonction sexuelle sont prometteurs. 

Les punctures avec aiguilles sèches

L’équipe de Mélanie Morin, aussi professeure à l'Université de Sherbrooke (UdeS) a développé un traitement novateur de punctures ciblant les tensions et raideurs des muscles problématiques chez les femmes atteintes de vestibulodynie. Bien que les punctures soient réalisées avec des aiguilles similaires à celles utilisées en acupuncture, l’approche diffère car les aiguilles sont insérées plus profondément au niveau des muscles. Même si les résultats complets sur cette approche ne sont pas encore disponibles, les bénéfices se dessinent en ce qui concerne la douleur.

Soutenir la recherche sur la santé des femmes
La Fondation du CHUS met sur pied le Fonds Santé des femmes qui sera dédié à la recherche et aux soins cliniques. Les enjeux de santé des femmes sont multiples et la recherche est primordiale pour améliorer les connaissances et les soins offerts. Cette cause vous tient à coeur? Vous pouvez contribuer au
Fonds Santé des femmes sur le site de la Fondation du CHUS. Pour plus de détails, consultez cet article.

Participer à la recherche
Vous aussi souffrez de douleurs vulvo-vaginales et souhaitez faire avancer l’un de deux projets de recherche ci-haut? Le recrutement pour ces études est en cours. Il est possible de rejoindre le laboratoire de recherche en santé pelvienne dirigé par Mélanie Morin au  ou bien au 1 888 463-1835, poste 18439.

L’activité physique pour les femmes aînées : réaliser son potentiel malgré les défis

Les bienfaits de l’activité physique pour la santé sont nombreux et largement reconnus — prévention des maladies, amélioration de la qualité de vie, réduction des risques de chutes et promotion de l’inclusion sociale. 

Pourtant, le manque d’activité a une forte prévalence dans notre société, notamment chez les femmes aînées. Elles ont souvent passé beaucoup de temps à prendre soin de leur famille, tout en jonglant, pour plusieurs, avec une carrière professionnelle, délaissant ainsi l’activité physique lorsqu’elles étaient plus jeunes.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour commencer à être active! S’engager dans une démarche de changement d’habitude de vie comporte des défis, mais aussi des opportunités sur lesquelles il faut miser. Il est donc essentiel de trouver des moyens durables pour encourager et soutenir l’activité physique régulière.

Étudier la pérennité des bienfaits de l’activité physique

Pour déterminer si la pratique d’activité physique dans le cadre d’un programme d’exercices structuré et supervisé pouvait avoir des bienfaits durables auprès des femmes, la doctorante en gérontologie à l’Université de Sherbrooke Katherine Boisvert-Vigneault a procédé à des entrevues avec 12 femmes ayant participé à tel un programme plusieurs années auparavant.

Ces entrevues, réalisées dix ans après la fin du programme, ont permis de recueillir des informations précieuses sur ce que celui-ci a apporté dans le quotidien des participantes et comment cela influence leur vie active aujourd’hui : 

  1. Une santé et un bien-être améliorés : moins d’essoufflement en montant les escaliers, plus de facilité pour se lever d’une chaise sans les mains, une meilleure endurance dans les tâches ménagères et une augmentation de l’énergie et de la vitalité au quotidien.
  2. Des ressources personnelles bien ancrées : les participantes ont acquis un savoir-faire en lien avec l’exercice physique, en plus de renforcer leur confiance et leur autonomie. Ces ressources leur ont été utiles dans leurs efforts pour maintenir une pratique d’activité physique régulière dans les dix années qui ont suivi le programme.
  3. Une perception différente de l’activité physique : plutôt que de considérer l’activité physique comme une corvée, les participantes l’ont plutôt intégrée dans leur vie comme une occasion de prendre du temps pour soi, de socialiser, de se connecter avec la nature ou de se ressourcer physiquement et mentalement.

Chaque pas est précieux!

En participant à cette activité de recherche, ces femmes ont non seulement amélioré leur condition physique, mais ont également développé des savoirs et des ressources personnelles précieuses. Ces acquis peuvent être réinvestis plus tard dans d’autres aspects de leur vie, témoignant ainsi de l’impact durable d’une expérience positive en activité physique sur leur vie. Ainsi, à travers leur parcours, ces femmes nous rappellent que chaque pas vers une vie active est une victoire non seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit!

Soutenir la recherche sur la santé des femmes
La Fondation du CHUS met sur pied le Fonds Santé des femmes qui sera dédié à la recherche et aux soins cliniques. Les enjeux de santé des femmes sont multiples et la recherche est primordiale pour améliorer les connaissances et les soins offerts. Cette cause vous tient à coeur? Vous pouvez contribuer au Fonds Santé des femmes sur le site de la Fondation du CHUS. Pour plus de détails, consultez cet article.

Partager